Histoire du bridge
Publié le 10 avril 2023 par Bordeaux-bridge-club
Une activité sans fins utiles
Selon le dictionnaire de la philosophie, en matière de pédagogie, le jeu a été revalorisé
Sur le plan de l'observation psychologique, le jeu a été considéré comme une des méthodes essentielles d’analyse du caractère (la personnalité s'exprime plus librement dans le jeu que dans le travail), mais surtout le jeu est réhabilité en ce sens qu'il n'est plus tenu pour une absence d'activité, mais pour une "activité de loisir", gratuite ou payante mais non pas inutile, exprimant des possibilités de la personne qui ne trouvent pas à se réaliser dans le travail quotidien.
Comme détente, le jeu est nécessaire à toute activité intensive et peut même guérir certains troubles psychologiques, telles l'irritabilité ou l'émotivité excessives, résultant d'une "sursollicitation" prolongée.
De la même façon, l'activité proprement dite de l'enfant (travail scolaire, par exemple) tend à prendre en certains cas, la forme d'un "jeu dirigé", de façon à exciter l'attention de l'enfant.
Histoire du jeu de bridge
Plusieurs jeux de cartes comparables au whist sont répertoriés depuis le début du xvie siècle. Ce sont tous des jeux de levées, avec beaucoup de variations mineures. Le whist devint le jeu dominant et compta de nombreux pratiquants pendant trois siècles.
Dans les années 1870, le whist russe (ou yeralash, ou whist-préférence) gagne l’Autriche puis se répand dans les Balkans. C’est à Constantinople (aujourd’hui Istanbul) que le « britch » (ou « biritch ») apparaît dans les cercles diplomatiques et levantins. De là, vers 1880, il gagne Paris, Londres et New York, où le jeu remplace vite le whist dans les cercles. La particularité du nouveau jeu, c’est qu’un des joueurs y choisit la couleur d’atout (ou le « sans atout »), qui n’est plus laissé au hasard de la retourne. En 1904, se mit en place une phase d'enchères pour déterminer quel joueur désignera la couleur d'atout.
Origines du bridge
Les cartes à jouer arrivent en Europe depuis le Moyen-Orient, via l'Italie et la Catalogne, vers le milieu du xive siècle. Au xve siècle, le principe de l'atout, né avec le tarot, est adapté aux cartes ordinaires sous le nom de « triomphe », trionfo en Italie, triunfo en Espagne, Trumpf en Allemagne ; en Angleterre, il devient triumph (1522), puis trump. Une « triomphe » anglaise émerge, à côté du « French trump » au xviie siècle. C'est la naissance du whisk, qui deviendra whist (déjà en 1665).
Évolution du Whist vers le Bridge
Le Whist est exporté sur le continent en 1750, apportant les termes partenaires et chelem. Après 1800, diverses variantes du whist apparaissent : le mort en France, le whist cayenne dans les pays de langue allemande, le whist-préférence ou yeralash en Russie. C’est de ce dernier que vient le bridge, mais avec des apports venus du mort et du cayenne, réunis à Istanbul vers 1870 sous le nom de britch.
Sous la forme Biritch, le Bridge apparaît en Angleterre en 1886 : l'innovation distinguant ce jeu du Whist est la présence d'un jeu visible, appelé dummy en anglais, le mort en français, et de trois jeux cachés. Vers 1905, le Auction Bridge (bridge aux enchères) marqua l'apparition des enchères entre les deux camps et de la prime spéciale pour l'équipe qui demande et réalise une manche. Dans la version primitive de 1886 (qui introduisit entre autres l'innovation du « contre d'appel »), le donneur désigne l'atout, ou passe pour laisser ce choix à son partenaire.
Jusqu'à aujourd'hui
Selon une légende, des diplomates britanniques en poste à Constantinople auraient exporté le jeu en Occident. Or le bridge paraît avoir été connu à Paris un peu plus tôt, car la grande presse (Le Matin, Le Gaulois) en parle dès 18883. Dans les années 1890, le bridge apparaît sur la Côte d’Azur, où séjournent de nombreux riches Britanniques (dont Lord Brougham). Le premier code de bridge est rédigé en 1894 sous la direction de « Boaz »4. Grâce à des militaires anglais, le bridge passe en Inde, d'où il revient, vers 1905, avec un premier système d'enchères. Il est alors prisé par l'aristocratie et la haute bourgeoisie5.
Le jeu contemporain résulte d'innovations introduites par Harold Stirling Vanderbilt, qui emprunte beaucoup de ses idées ailleurs, notamment aux règles du commerce. Il écrit les règles pour le bridge-contrat en 1925, en introduisant notamment la notion de « vulnérabilité », et cette forme devient rapidement dominante. On doit l'évaluation en « points d'honneur » à Milton Work et la modification de la marque à Sans-Atout à Ely Culbertson.
Parmi les joueurs les plus célèbres, on peut citer l'Italien Giorgio Belladonna, décédé en 1995, ou encore les Américains Jeff Meckstroth (en) et Eric Rodwell (en). Aujourd'hui, une génération plus jeune tend à dominer ce sport de l'esprit.
Le succès mondial de ce jeu de cartes ne se dément pas. On dénombre 99 015 licenciés en France en 2013, qui se classe ainsi au 2e rang mondial derrière les États-Unis qui compte 160 000 licenciés. Parmi les grandes nations du bridge, on retrouve également le Royaume-Uni, la Pologne, la Norvège, les Pays-Bas, le Brésil ou l'Italie. Parmi les adeptes du jeu : Bill Gates, Warren Buffett, Deng Xiaoping, Omar Sharif.
Assez complexe, le bridge conserve une image plutôt élitiste (à la fois intellectuelle et sociale) et donne lieu à la publication d'une abondante littérature technique.
La World Bridge Federation (Fédération Mondiale de Bridge) est reconnue en tant qu'organisation par le Comité international olympique en 1995 et le bridge en tant que sport en 1999. Cependant, c'est la nature de sport dit « cérébral » du bridge qui ne permet pas sa représentation comme sport aux Jeux olympiques.
Il existe néanmoins des compétitions internationales :
- les années impaires a lieu la Bermuda Bowl, à l'occasion de laquelle s'affrontent tous les pays qualifiés dans leur zone géographique respective ;
- les années paires se déroulent :
- (années non multiples de 4) les Championnats du Monde Open, ouverts à tous les prétendants,
- et, l'autre année (comme les Jeux Olympiques d'été), les World Mind Sports Games, équivalent des Olympiades.
Source : Wikipedia